Par Elizabeth Dupont, étudiante au Certificat en intervention communautaire
C’est parti. La session est amorcée, déjà, depuis quelques semaines. Pour une fille à qui manquait l’odeur de la nouvelle papeterie, le bourdonnement des corridors bondés d’étudiants empressés de rejoindre leur classe et le sentiment de nouveauté qui accompagne chaque début de cours alors que l’on ne sait pas ce qu’on apprendra, la rentrée est un baume. Enfin!
Je me réjouis d’avoir fait le choix d’écouter mon coeur et de quitter mon emploi de journaliste en presse écrite pour travailler davantage auprès des gens. Ce changement passe aussi par une seconde décision, celle de m’inscrire à l’université pour apprendre ce nouveau métier au Certificat en intervention communautaire.
J’ai la chance de pouvoir déjà acquérir une bonne expérience dans le domaine grâce à mon emploi à L.A.S.T.U.S.E. du Saguenay, en tant que travailleuse communautaire. Mon mandat est de réaliser un livre photo documentaire traitant de la pauvreté dans la région, à propos de témoignages positifs, visant à dénoncer les préjugés.
J’ai la chance, donc, de pouvoir mettre en application les notions vues en classe directement dans mon travail sur le terrain.
Pour avoir fait l’essai d’une session à temps complet dans le passé, dans un autre programme à l’UQAC (Baccalauréat interdisciplinaire en arts, concentration arts numériques) versus une à temps partiel comme c’est le cas présentement, je crois qu’il y a une bonne différence, certains avantages et inconvénients, mais y a-t-il vraiment quelque chose de parfait dans la vie?
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Au départ, je me suis inscrite à temps partiel, parce que je me disais qu’il valait mieux y aller en douceur pour un retour sur les bancs d’école après cinq ans, surtout avec le travail à temps plein.
Au premier jour de la session, j’ai tout de suite regretté, me disant que j’aurais donc aimé être étudiante à 100 %, à temps complet et ne garder le focus que sur ma réussite scolaire… Mais la vie étant ce qu’elle est j’avais fait le choix de compléter mon contrat au sein d’un organisme communautaire, d’ici avril 2015…
Au fil des semaines, je me suis rendue compte qu’au fond, j’avais une chance inouïe de pouvoir faire les deux et les harmoniser ensemble. En effet, puisque je travaille déjà dans le domaine, je peux chaque jour mettre en application les notions vues dans mes cours.
Je me rends compte que par moi-même, j’ai appris quelques notions sur le tas en acceptant ce contrat dans un domaine qui m’était totalement inconnu. (Oui je sais, mon employeur m’a donné toute une chance et je lui en suis très reconnaissante! ). À travers mes lectures et mes cours théoriques, je comprend ce que j’ai fait de bien et ce que j’ai moins bien réussi. Je m’efforce de corriger le tir lorsque cela est possible. Je réalise aussi, plus la session avance, que la pratique des notions sur le terrain, dans le cadre de mon travail, est un exercice extraordinaire pour mieux comprendre et assimiler la matière. C’est le meilleur des deux mondes!
Pour vous mettre en contexte, j’ai à mon horaire le cours d’analyse des problèmes sociaux et celui d’intervention collective en travail social. Je suis évidemment bien consciente que ce ne sera peut-être pas le cas chaque session puisque les cours de travail social offrent une formation assez large dans le domaine et aussi parce que mon contrat s’achèvera un jour… En attendant, j’en profite. C’est une autre forme de réussite basée sur la conjugaison du métier et des études dans un même domaine. C’est tout aussi motivant, croyez-moi!
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Harmoniser la vie d’étudiante à temps partiel avec un emploi à temps plein, en plus de nombreuses implications, le sport, les loisirs et surtout la vie personnelle n’est certes pas de tout repos. Pourtant, je suis très motivée et si au départ j’avais un peu peur de me retrouver devant une montagne difficile à escalader, je me débrouille assez bien jusqu’ici grâce à quelques petits trucs.
– Le principe de base pour arriver à gérer un emploi du temps aussi chargé, c’est la planification! J’y reviendrai en détails dans un billet ultérieur.
– Aussi, il faut garder en tête les raisons pour lesquelles on a fait nos choix au départ. Chaque fois que je vois les choses plus grosses qu’elles ne le sont en réalité, je prends un peu de recul et je me remémore pourquoi j’avais pris cette décision au départ. Ça permet de se recentrer sur nos objectifs de base.
– Par ailleurs, garder du temps pour soi à travers les multiples occupations est essentiel. Même ce n’est qu’une petite heure par semaine que l’on s’offre en faisant une activité que l’on aime vraiment, ça fait un bien fou!
– Ne pas procrastiner est aussi un bon truc, autant à la maison qu’à l’école ou au travail. Je m’applique à changer mes habitudes de fille qui remet toujours tout à la dernière minute. Si cela m’a toujours bien servi, malgré tout, parce que je suis capable livrer la marchandise sous pression (quelques années en journalisme obligent), ce n’est pas une bonne idée si vous êtes du genre à faire des montagne avec un rien. Quand je sens que je perds le contrôle, je m’énerve rapidement, je me décourage et j’abandonne… C’est pourquoi j’ai décidé de tout mettre en oeuvre pour réaliser chaque chose que je peux dès que possible. Par exemple, comme j’ai des cours les lundis et jeudis soirs, je m’efforce de consacrer du temps à mes lectures et travaux les autres jours, question d’aérer mon horaire. Je fais mes travaux et lectures pour le cours du jeudi le vendredi ou le samedi matin avec un bon café. Je fais ce qui a trait à mon cours du jeudi le mardi soir et ou le mercredi soir, si nécessaire. Je tente également de faire la cuisine et le ménage pendant la fin de semaine pour garder mes soirs de semaine libres pour les travaux et les réunions qui se rajoutent parfois, en lien avec mon travail.
– Y aller à son rythme et se fixer des objectifs réalistes dès le départ est aussi une bonne chose. Qui aime échouer ou abandonner? Garder cela en tête quand on choisi des activités, des implications, qu’on accepte un nouveau travail ou qu’on choisi des cours est une bonne idée. Il faut aussi se laisser le droit de réévaluer ceux-ci en cours de route et d’en laisser tomber quelques uns dans le cas où il est vraiment impossible de réussir.
– Trouver du positif dans chaque chose aide aussi à voir les choses moins pires. Il se peut parfois que certains cours ou lectures semblent moins intéressants, mais il y a toujours moyen de trouver un côté positif, même si celui-ci ne pèse pas très lourd dans la balance… Une chose que j’ai apprise dans ma relativement courte expérience de vie, c’est que chaque chose que l’on apprend fini par nous servir un jour, même si cela semble inutile sur le coup…
En résumé, je pense que de voir la nouvelle réalité d’étudiant-travailleur un jour à la fois est le secret pour un retour à l’école des plus réussi, peu importe le programme choisi!

Elizabeth Dupont

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- L’appel de l’Afrique - 13 novembre 2015